A la suite de l’appel à projet de Monsieur l’Ambassadeur d’Uruguay en France : Omar Mesa Gonzalez, lors des tables rondes organisées à Planfoy à partir d’octobre 2010, l’Association «Méli-mélo» a décidé de proposer à ses adhérents de se lancer dans ce qui apparaissait comme une «aventure» afin d’aller présenter leur association en Uruguay.

Préparation du voyage :

• Création d’une « commission Uruguay » composée des volontaires pour le voyage de 9 inscrits au lancement du projet, 6 partiront.
• Réunion de cette commission chaque mardi pour rechercher des infos sur le pays, les conditions du voyage, son financement… afin de sensibiliser les adhérents et de limiter le risque d’inhibition face à l’enjeu du voyage.
• Chacun doit financer son billet d’avion aller-retour avant la fin de l’année 2011.
• 7 dossiers de demande d’aides à projets sont déposés auprès de la mairie et des élus afin d’alléger la charge financière des futurs voyageurs.
• A partir de 2011, intervention de Silvia Tristant lors de la commission afin de sensibiliser le groupe à l’espagnol uruguayen.
• Dans la période, les relations se nouent avec monsieur Omar Mesa qui est reçu par l’association, l’Arepsha et la Mairie de Saint Etienne le 17 septembre 2011 afin de préciser les contours du voyage et de fixer les responsabilités respectives.
• Les aidants familiaux et accompagnants sont régulièrement informés de l’avancement du projet et des conditions du voyage.

Le voyage :

• Accompagnement par 2 membres du CA (initialement prévu : un salarié et un administrateur mais défection du salarié en congé maladie suite à un accident).
• Le voyage en avion, anxiogène de par le service minimal des hôtesses de la compagnie Iberia provoque un peu d’apathie chez les voyageurs qui se réfugient dans le sommeil. Pas d’incident notable lors des escales à Madrid et Buenos Aires bien que les passages de douane représentent à chaque fois une épreuve ressentie violemment par les adhérents qu’il faut rassurer.
• L’arrivée à l’aéroport de Montevideo lève tous les doutes et inquiétudes : l’accueil est rassurant et chaleureux : les retrouvailles avec Silvia et Rosario sont joyeuses ; la présence de Sebastian Fernandez-Schifflet, rassurante : il s’exprime en français et se place d’emblée dans une relation empathique avec chacun.
• Le séjour va se dérouler à l’image de l’arrivée : le minibus nous conduit d’une ville à l’autre piloté principalement par «Eduardo», qui se révèle vite plus qu’un chauffeur : un animateur-guide, il sera partie prenante de cet accueil collectif attentif et chaleureux, constamment rassurant.
• Dans chaque ville la qualité de l’accueil est parfaite, plaçant le groupe au niveau d’une délégation officielle ; les équipes, bienveillantes, font preuve d’une disponibilité constante. L’implication des «officiels» : Messieurs les Ambassadeurs d’Uruguay et de France, Omar Mesa Gonzalez et Jean Christophe Potton, les maires : Madame Ana Olivera (Montevideo) et monsieur Castaingdebat (Flores) en particulier, donnent une dimension institutionnelle empreinte à la fois de sérieux et de chaleur humaine.
• L’hébergement, les repas, les sorties sont assurés par les uruguayens.  Les aides au projet obtenues permettent de financer le «reste à charge» de l’association : En Uruguay, l’interprète et l’argent de poche des adhérents. En fin de séjour, les frais induits par le contretemps dû à la grève des aiguilleurs du ciel en France, soit : repas, taxis pour quitter l’aéroport d’Orly, trajet TGV entre Paris et Saint Etienne où les voyageurs sont arrivés le mercredi 4 avril au lieu du lundi.
• Le retour a amené le groupe à se confronter aux aléas propres aux voyages : L’impossibilité d’arriver «à temps», la nécessité d’improviser une solution d’hébergement (grâce à la solidarité de la famille Planté) et ainsi, de surmonter  le stress majeur que représente l’inattendu pour les personnes en situation de déficience.

L’évaluation

Globalement, il est admis que le voyage a été une réussite complète. Il a interagi à l’intérieur du groupe d’adhérents mais aussi, entre ses membres et l’extérieur en Uruguay puis avec les familles et amis (autres adhérents de Méli-mélo) enfin, en dehors de l’Association, il reçoit un écho intéressé.

Les voyageurs ont été «portés» par la qualité de l’accueil en Uruguay : la considération dont ils ont été entourés a renforcé leur «estime de soi» contribuant  à leur permettre de donner le meilleur (prise de contact, comportement). Par ailleurs, à l’intérieur du groupe, les individualités ont réussi à se «trouver» et à communiquer : on a pu constater dès le troisième jour, des comportements «solidaires» inhabituels de la part de personnes schizophrènes ou autistes peu  portées à se rendre service.

Au retour, la cohésion du groupe se confirme : les personnes recherchent le contact entre elles, font référence à l’Uruguay, demandent la poursuite de la commission «Uruguay» et l’invitation des uruguayens…, font référence à «Monsieur l’Ambassadeur» comme à un membre de leur famille  demandent au plus vite l’organisation d’un autre voyage…L’appropriation du projet est totale.

Les autres adhérents de Méli-mélo leur renvoient une image enviable, demandent aussi à participer à un projet.

Deux commissions «Vacances» sont mises en place dès cette rentrée : l’une destinée aux personnes n’ayant pas la possibilité de partir (problèmes financiers et/ou comportementaux) ; l’autre va permettre à ceux qui voient à présent leur désir de voyage prêt à se concrétiser.

En retour

L’association a accueilli un groupe d’uruguayens, hébergé à l’hôtel, dans le cadre de la Ville en Partage organisée par la ville de Saint Etienne. Au programme : visite d’associations, le Crepse et sa boulangerie destinée à aider des personnes loin de l’emploi à retrouver le rythme, les gestes, les contraintes du travail. Le CDAT, les IMC, Handi-Jardin ont participé à cet accueil. Les visites des sites remarquables de Saint Etienne et sa région ont permis de faire connaître le Musée de la Ville, Le site Le Corbusier à Firminy, le Musée d’Art Moderne.

Les réceptions par la Ville de Saint Etienne en présence de l’Ambassadeur d’Uruguay lors du lancement de la «Ville en Partage», et l’apéritif offert par la Mairie de Planfoy ont affirmé la considération portée à nos hôtes.

La semaine s’est close par une journée festive au local de Méli-mélo où l’auteur d’origine uruguayenne Ana Larreta a présenté sa pièce «Luciernagas» (Les lucioles) et enchanté une cinquantaine de participants (adhérents, familles, spectateurs). Le plaisir partagé fut complet : l’investissement des adhérents dans la préparation des buffets, l’accueil et  le service a contribué à donner à cette journée une note chaleureuse et joyeuse, séduisante.

Après le Projet :

On constate une évolution dans une meilleure relation aux autres, dans l’implication de chacun pour les activités proposées, ce qui fait dire qu’il y a un «effet Uruguay»…

Tous se retrouvent volontiers à Méli-mélo (au local), demandant où en est la «commission» Uruguay et se rendent disponibles dès qu’il est question de l’organisation de l’invitation des uruguayens.

A l’extérieur, il faut noter :

• Une émission de radio consacrée à ce voyage (RCF)
• Des articles dans la Gazette et le journal du Crêt de Roch)
• Une intervention devant la confédération des familles pour présenter l’association et le voyage
• Le compte rendu du voyage devant les financeurs (mairie, politiques), les familles et les accompagnants.
• Une vidéo présentée le 23 mai 2013 à la cinémathèque de Saint Etienne dans le cadre de la manifestation «La Ville en Partage», devant les uruguayens et les amis.

Toutes ces manifestations témoignent du profond plaisir que tous nous avons partagé en découvrant un pays tellement méconnu de nous et qui nous est apparu si proche de par son Histoire (volontiers rapportée par l’Ambassadeur, notamment). La francophilie de la plupart de nos interlocuteurs a touché et impressionné tout le groupe : nous nous sentons prêts à tenter de remédier à notre ignorance, concernés par l’actualité uruguayenne et investis de la mission de partager ce voyage et nos émotions avec nos compatriotes que nous encourageons à découvrir, à leur tour, un pays aux habitants si attachants et qui ne sera plus jamais, pour nous, confondu avec la vitrine de «Punta del Este».